Langues régionales: 70 ans après la loi Deixonne, la France doit rattraper le reste de l’Europe.

(English below)

Cher/ Chère Député,

Le Réseau européen pour l’égalité des langues, l’ONG internationale pour la protection et la promotion des langues européennes moins répandues, appelle tous les députés de l’Assemblée nationale française à soutenir le projet de loi de Paul Molac pour les langues régionales qui sera voté le 8 avril.

Il est vital pour l’avenir des langues dites «régionales» qu’il y ait des progrès en France, un État membre de l’UE qui doit de toute urgence rattraper et mettre en œuvre le type de normes de protection et de développement des langues régionales qui sont devenues la norme à travers l’Europe, et que nous nous attendons à voir dans un État qui proclame fréquemment son soutien aux droits de l’homme et à la diversité linguistique dans diverses institutions internationales. L’absence actuelle de législation linguistique régionale en France a pour effet de saper la revitalisation linguistique urgente pour des langues qui sont presque toutes définies comme menacées par l’UNESCO. Cela doit changer.

Cela fait 70 ans, toute une vie, que la loi Deixonne a été adoptée, elle-même un texte de loi symbolique offrant une protection minimale. Entre-temps, l’Europe a évolué. Les politiques linguistiques progressives soutenues par une législation linguistique qui agissent pour soutenir la réussite de la récupération linguistique sont devenues la norme à travers le continent. Par exemple, au Pays basque, l’éducation basque, associée à une utilisation sociétale accrue, motivée par une société civile dynamique, a contribué à enrayer le déclin de la langue. En 2016, une augmentation du nombre de locuteurs a été enregistrée. Il montre ce qui peut être fait si les gens disposent des outils législatifs et des politiques linguistiques nécessaires pour permettre la régénération linguistique.

En outre, des rapports de l’ONU, du Conseil de l’Europe et de l’UE, ainsi que de nombreuses études universitaires, montrent que l’enseignement régional d’immersion linguistique réussit non seulement à aider à restaurer une langue minoritaire, mais ont également montré que les enfants bilingues de ces écoles dépassent leurs pairs monolingues dans la langue officielle.

Enfin, President Macron fréquemment déclaré son soutien aux langues régionales et promis que son gouvernement ratifierait la charte du Conseil de l’Europe des langues régionales ou minoritaires (CELRM). Il est donc temps de donner suite à ces déclarations et de voter pour la version du Sénat de la proposition de loi Molac le 8 avril, et de commencer le processus de rattrapage du reste de l’Europe en ce qui concerne la protection et le développement des langues régionales.

Au nom d’ELEN,

Davyth Hicks, ELEN Secretary-General.                                   Tangi Louarn, Kevre Breizh President, ELEN Vice-President. 

ELEN, Bruxelles, Belgique.                                                                   

#NosLanguesNosVies #ELEN2021

Dear Deputy,

The European Language Equality Network, the international NGO for the protection and promotion of European lesser-used languages, is calling on all Deputies in the French National Assembly to support Paul Molac´s Bill for regional languages to be voted on April 8th.

It is vital for the future of so-called “regional” languages that there is some progress in France, an EU Member-State that urgently needs to catch up and implement the kind of standards for the protection and development of regional languages that have become the norm across Europe, and which we expect to see in a State that frequently proclaims its support for human rights and language diversity in various international institutions. The current lack of regional language legislation in France has the effect of undermining urgently needed language revitalization for languages that are nearly all defined as endangered by UNESCO. This needs to change.

70 years since the Deixonne Law, France needs to catch up with the rest of Europe.

It is 70 years, a lifetime, since the Deixonne Law was passed, itself a tokenistic piece of legislation offering minimal protection. In the meantime Europe has moved on. Progressive language policies backed by language legislation which act to underpin successful language recovery have become the norm across the continent. For example, in the Basque Country, Basque-medium education coupled with increased societal use driven by a vibrant civil society have acted to halt language decline. In 2016 an increase in the number of speakers was recorded. It shows what can be done if people have the legislative tools and language policies to make language regeneration happen.

Furthermore, reports from the UN, Council of Europe and the EU, as well as numerous academic studies, show that regional language immersion education is not only successful in helping to restore a minoritized language but have also shown that bilingual children in these schools outperform their monolingual peers in the state language.

Lastly, President Macron has frequently stated his support for regional languages as well as promising that his government would ratify the Council of Europe’s Charter for Regional or Minority Languages. It is time therefore to deliver on these statements and vote for the Senate version of Molac Bill on April 8th, and begin the process of catching up with the rest of Europe regarding regional language protection and development.

On behalf of ELEN,

Davyth Hicks, ELEN Secretary-General                                    Tangi Louarn, President Kevre Breizh, ELEN Vice-President.

ELEN, Brussels, BELGIUM.

#NosLanguesNosVies #ELEN2021